PROCÈS DE MONTPELLIER
Le procureur a requis un an de prison avec sursis et 1500 euros d’amende
contre le viticulteur qui a posé le câble qui a couté la vie à Frédéric Federici.
Poursuivi pour homicide involontaire, le prévenu n’exprime aucun regret et
cherche à reporter la responsabilité sur la victime.
P
rocès de MontpellierContact : Charles Péot (Porte-parole) au 06.09.02.77.61 – charles.peot@codever.fr
www.codever.fr
− www.observatoire-chemins.orgCommuniqué DE PRESSE
18/10/2007
Son avocat a ainsi plaidé que le motard circulait « trop vite ». Les préjugés ont la vie dure, et ne tiennent pas
à l’examen des faits. Car d’une part l’enquête n’a pas pu déterminer la vitesse au moment du choc. Et d’autre
part on n’imagine pas l’enduriste expérimenté qu’était Frédéric rouler vite à cet endroit, alors même qu’il
ne pouvait pas voir ce qui trouvait derrière le sommet de la côte. Ce papa de 42 ans, directeur d’une agence
bancaire, n’avait pas le profil d’un inconscient…
La défense a également prétendu que Frédéric circulait sur un chemin privé et n’avait donc rien à faire là. C’est
osé. Comme en atteste le constat d’huissier, le chemin en question présente bien toutes les caractéristiques
d’une voie présumée ouverte à la circulation : large de plusieurs mètres, sans panneau d’interdiction ni barrière
et, même, « carrossable » comme se plait à le dire le Ministère de l’Écologie.
Pire, la défense a prétendu que la « circulation dans les espaces naturels est
interdite, comme le rappelle la circulaire Olin » ! Paroles qui déclenchèrent de
vives protestations dans la salle archi comble. Comme d’habitude, on tente de
faire croire qu’il est interdit de circuler sur les chemins. L’article premier de la loi
Lalonde est ainsi tronqué une fois de plus. La preuve, s’il en fallait encore une,
que cette circulaire et la propagande anti-motorisés l’accompagnant ont bien eu
pour effet de pervertir l’esprit et la lettre de la loi Lalonde. Depuis fin 2004, on
dénombre trois décès et près d’une dizaine de blessés graves recensés. Combien
de morts faudra t-il pour que le Ministère de l’Écologie se décide à jouer la carte
de l’apaisement ?
Pas dupe, le Parquet est convaincu de la culpabilité de l’accusé : « S’il voulait
empêcher les véhicules de passer, il aurait dû mettre de la signalisation. »
Heureusement, le rassemblement organisé en mémoire de Frédéric devant le palais de justice a permis de
réchauffer un peu les coeurs. Plus d’une centaine de personnes ont répondu présent à l’appel lancé par la
famille, soutenue dans son initiative courageuse par le moto-club MotoCHU34, la FFMC et le CODEVER.
Jean-Marc, enduriste adhérent du Codever, a même fait le déplacement depuis Grenoble pour « montrer que la
distance n’empêche pas la solidarité ». D’autres sont venus en tenue d’enduriste, ou encore en costume mais
avec un casque à la main, comme Marin, qui fut l’une des chevilles ouvrières du rassemblement : « il faut
vraiment que la justice sanctionne ces actes d’une inconscience criminelle, sinon ça ne s’arrêtera jamais ».
Présent pour le Codever France, Charles Péot lancera un appel
à la tolérance et au dialogue entre tous les usagers de la nature,
afin que tels drames ne se reproduisent plus.
Les parents de Grégory, le jeune quadeur décédé l’an dernier
dans l’Yonne dans des circonstances analogues (lire notre
communiqué du 19/7/2006), avaient fait le déplacement pour
rencontrer les parents de Frédéric, « les seuls personnes qui
peuvent vraiment comprendre notre douleur ».
Le jugement est mis en délibéré au 21 novembre.
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