* HORIZON TOUT TERRAIN

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L'OCDE alerte sur les "conséquences

L'OCDE alerte sur les "conséquences
considérables" de l'inaction en matière d'environnement

Pour 2050, les
perspectives environnementales se dégradent en matière de changements
climatiques, de biodiversité, d'eau et de pollution atmosphérique. L'OCDE
plaide donc pour agir vite et donner un prix aux dégradations des écosystèmes.

Dev. Durable  |  16 mars
2012  |  Actu-Environnement.com

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© Stéphane Bidouze

Jeudi 15 mars 2012, l'OCDE a publié ses Perspectives de l'environnement à l'horizon 2050.
S'appuyant sur les travaux de modélisation menés conjointement par ses services
et l'Agence d'évaluation environnementale des Pays-Bas, "le
rapport se projette dans l'année 2050 pour imaginer quelles répercussions les
tendances économiques et démographiques pourraient avoir sur l'environnement si
le monde n'adopte pas de politiques vertes plus ambitieuses"
. Il
propose par ailleurs des "politiques (…) susceptibles d'améliorer
ces perspectives"
.

Agir vite

Le constat dressé est simple : "la
taille de l'économie mondiale a plus que triplé depuis 1970, tandis que la
population de la planète augmentait de plus de 3 milliards de personnes pour
atteindre 7 milliards aujourd'hui"
. Or, "cette croissance
s'est accompagnée d'une pollution de l'environnement et d'un épuisement des ressources naturelles qui
pourraient bien, à terme, compromettre le développement humain".

Afin de limiter les dégradations de
l'environnement, l'OCDE propose deux mesures. Il s'agit tout d'abord de"la
nécessité urgente d'agir dès à présent pour modifier le cours de notre
développement futur"
 car "au-delà de certains «
points de basculement », les modifications préjudiciables subies par les
systèmes naturels deviennent irréversibles"
. Sans compter qu'"une
action précoce est rationnelle, des points de vue environnementaux et
économiques"
.

Le second axe important mis en avant
par l'OCDE est la retranscription des dégâts environnementaux dans le prix des
biens et services. Il faut "rendre la pollution plus coûteuse que
les solutions plus vertes"
, plaide l'Organisation qui recommande
de "veiller à ce que les prix reflètent mieux la véritable valeur
du patrimoine naturel et des services écosystémique"
. De même, elle
réitère une demande récurrente :supprimer les subventions
préjudiciables à l'environnement
.

Hausse de 50% des émissions de
GES

En matière de dérèglement climatique,
le constat de l'OCDE est particulièrement noir, puisqu'aucun élément positif
n'est avancé. Premier reproche : les "engagements de Copenhague et
Cancún [sont] insuffisants pour limiter le réchauffement à 2°C de manière efficace par
rapport aux coûts"
. De même, l'OCDE constate que les émissions de gaz à effet de
serre (GES) continuent à progresser
 et que les preuves de la réalité
des changements climatiques s'accumulent. Seules améliorations constatées : la
diminution des émissions de GES par unité de PIB (découplage relatif) dans les
pays industrialisés et émergents, la baisse des émissions de CO2 liées aux changements
d'utilisation des terres dans ces mêmes pays et l'élaboration de stratégies
d'adaptation dans de nombreux pays même si elles ne sont "pas
encore suffisamment mises en œuvre"
.

Globalement, l'OCDE conclut que "les perturbations liées au
changement climatique vont sans doute s'aggraver
 et
devenir irréversibles, puisqu'on prévoit une augmentation de 50 % des
émissions mondiales de GES"
. En conséquence, la concentration de GES
dans l'atmosphère "pourrait atteindre 685 parties par million
(ppm) d'ici à 2050"
, quand les spécialistes évoquent un maximum de 450
ppm pour limiter à 2°C
la hausse de la température moyenne globale par rapport à l'ère préindustrielle.
A ce sujet, l'OCDE évoque une hausse possible allant "de 3 à 6°C".

Nagoya représente un progrès
pour la biodiversité

S'agissant de la biodiversité
l'Organisation formule quatre reproches. Il s'agit de la "perte
continue de biodiversité sous l'effet de pressions croissantes"
 (changements
d'utilisation des terres et évolution du climat), de la réduction progressive
des forêts vierges, de la "surexploitation ou [l']épuisement des stocks halieutiques" et
de la propagation des espèces envahissantes.

Néanmoins, aspect positif, l'OCDE
estime que des "progrès [ont été réalisés] dans le
cadre de la Convention sur la diversité biologique
 avec l'adoption en
2010 du Plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020 et du protocole de
Nagoya"
.

Quant à l'expansion des zones
protégées, elle figure au titre des éléments encourageant même si l'OCDE
constate la "sous-représentation de certains biomes et des aires marines protégées".
De même l'expansion des forêts, "principalement due au reboisement
par plantations"
 et la réduction des taux de déforestation vont
dans le bon sens.

Eau : quantité et qualité
problématiques

En matière de ressources en eau,
l'OCDE s'inquiète tout d'abord de voir que "2,3 milliards de
personnes de plus qu'aujourd'hui (plus de 40 % de la population mondiale)
[sont] appelés à vivre dans des bassins hydrographiques soumis à un stress hydrique élevé"
.
De même, la populations urbaines augmentant plus vite que le nombre de foyers
raccordés aux services d'eau, de nombreux habitants sont toujours dépourvus
d'accès à une eau potable dans les zones rurales et urbaines et les objectif du
millénaire pour le développement (OMD) sur l'assainissement ne seront pas
atteint, déplore l'OCDE.

Quant à la qualité de l'eau,
l'Organisation dénonce l'"aggravation de la pollution et [l']épuisement
accéléré des ressources en eaux souterraines"
, la "détérioration
de la qualité des eaux de surface dans les pays non membres de l'OCDE"
,
l'"augmentation de la charge d'éléments nutritifs à l'échelle mondiale
et des risques d'eutrophisation"
 et l'"augmentation du
volume d'eaux usées non traitées rendues au milieu naturel"
. Seul
point positif, l'OCDE constate une "diminution de la pollution de
l'eau par des sources ponctuelles (industrie, municipalités) dans les pays de
l'OCDE"
 et juge "probable" la réalisation de l'OMD sur l'accès à
des sources d'approvisionnement améliorées dans les pays émergents
.

La pollution de l'air s'aggrave

Enfin, l'OCDE dresse un tableau
déplorable de l'évolution de la qualité de l'air. "La
pollution atmosphériquedevrait
devenir la principale cause environnementale de décès prématurés à
l'échelle mondiale"
, avance l'OCDE qui évalue 3,6 millions le nombre
de personnes qui pourraient décéder en 2050 du fait de la pollution
atmosphérique, et tout particulièrement à cause des particules fines. "La
plupart de ces décès se [produiront] en Chine et en Inde"
 où
certaines villes dépassent les normes l'Organisation mondiale de la santé OMS. De
même, "la charge de morbidité relative à l'exposition aux produits chimiques
dangereux
 est importante, et pèse plus lourd sur les pays non
membres de l'OCDE où les mesures en matière de sécurité chimique sont encore
insuffisantes"
.

Néanmoins, les pays industrialisé ne
seront pas épargnés, puisque "compte tenu de leur vieillissement
démographique et de leurs populations urbanisées, [ils] vont enregistrer l'un
des plus forts taux de décès prématurés liés à l'ozone troposphérique, après
l'Inde"
.



08/04/2012

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